Julien Coriatt

Mon plus lointain souvenir de pianiste et improvisateur-compositeur est cette décision prise à l'âge de sept ans de trouver « les bonnes » notes et de m'y tenir.
Depuis je n'ai cessé de revenir aux sources, d'affiner mes choix et surtout de tenter d'assouvir ma soif de savoir.
Le jazz, les musiques baroque et classique ainsi que la musique populaire antillaise ont bercé mon enfance en Guadeloupe.
A 19 ans, après douze années de cours de piano, solfège et harmonie, Paris m'ouvre les bras. A l'American School of Modern Music, les professeurs sont des anciens du Berklee College of Music de Boston, MA. Ils revendiquent la filiation entre l'enseignement qu'ils délivrent et celui qu'ils ont recu. Parmi eux, Peter Giron, que sa réputation précède, est pour moi un guide. Exigeant, ouvert et dévoué, il me fait confiance dès le début.
A 25 ans, je poursuis au conservatoire Nadia et Lili Boulanger avec Emil Spanyi et Pierre Bertrand avec qui j'obtiens une mention bien en arrangement d'orchestre. Yvan Jullien, membre du jury, me fait un cadeau précieux : « Je vais te faire un compliment, tu arranges comme Quincy Jones ! »
A 30 ans, j'entreprends au conservatoire Hector Berlioz des études d'écriture « classique » avec Jean-Michel Bardez et d'orchestration. Chez lui, je trouve ce que je cherche depuis toujours. Une connaissance incomparable de la Musique, un chercheur, ainsi qu'un insatiable curieux.
A 31 ans, en parallèle de mes études d'écriture, je m'en remets aux mains de Francoise Thinat, pianiste recompensée par plusieurs prix internationaux, ancienne élève de Marguerite Long et Yvonne Lefébure. A l'Ecole Normale de Musique Alfred Cortot, je rencontre Narcís Bonet, ancien élève de Nadia Boulanger et Igor Markevitch, qui m'honore de son amitié et éclaire d'un jour nouveau la musique et l'analyse.
Depuis 2000, j'ai animé de nombreuses années durant des jams sessions vocales et instrumentales, arrangé de la musique de chambre au service de Pierre Grammont, un auteur raffiné et chanteur de ses textes, rendu un hommage posthume à Joris Warreyn, un ami saxophoniste en arrangeant sa musique pour sextet, partagé de riches instants musicaux avec Viktorija Gečytė, Peter Giron, John Betsch, Gene Perla, David Schnitter, Gérard Faroux.
La rencontre avec Viktorija, qui j'en suis convaincu restera dans l'Histoire de la musique, et la réalisation à ses côtés du premier disque du Julien Coriatt Orchestra auront été des étapes déterminantes. Grâce à elle, je concrétise une démarche entreprise il y a longtemps, lorsqu'enfant, assis devant le piano, je cherchais à ne plus jouer de fausses notes en improvisant.
Viktorija Gečytė

Je chante depuis l'âge de 5 ans, mais le jazz, j'en suis tombée amoureuse adolescente, sur les précieux conseils de ma professeur Nijolė Maceikaitė.
Après mon bac, je suis partie faire des études aux Etats-Unis. A l'occasion d'une jam session dans un café improbable d'Easton, Pennsylvania, je rencontre Gene Perla, la soixantaine, contrebassiste, nouvellement installé en ville. Il me parle de sa carrière aux côtés d'Elvin Jones, Sarah Vaughan, Nina Simone, et tous les autres. Pendant un an nous jouons régulièrement à Easton, ensuite nous nous retrouvons pour des concerts à Paris et à Vilnius, Lituanie.
Malgré mon retour en Europe en 2008, avec Gene et son Go Trio nous partons chaque année au printemps en tournée dans tous les Etats-Unis. Nous avons d'ailleurs enregistré un disque, Souvenir from San Francisco, au cours de notre périple de la côte est à la côte ouest en 2013 avec vieux et cher ami Sean Gough au piano et Jon Arkin à la batterie.
La rencontre avec Julien Coriatt s'est elle aussi fait à une jam session, à Paris cette fois. Voyant que j'étais nostalgique du son américain des sections rythmiques, il m'a présentée à Peter Giron, contrebassiste originaire du Bronx, qui jouait avec John Betsch, batteur de Jacksonville, Florida, tous deux installés à Paris. Nous avons eu le coup de foudre et depuis 2008 jouons en quartet autant que possible.
Peu de temps après notre rencontre, Julien m'a proposé de monter un orchestre, composer et écrire (chose que je n'avais jamais fait), et interpréter une savante musique à la rencontre entre le jazz, le classique et la musique traditionnelle lituanienne. Trois ans plus tard nous étions en studio et le JCO était né.
Julien Coriatt Orchestra
Viktorija Gečytė : voix, auteur, compositeur
Julien Coriatt : piano, compositions, arrangements
Amina Mezaache : flûte, lumzdelis
Lionel Milin : clarinette, clarinette basse
César Poirier : saxophone alto
Rémi Meurice : saxophone alto, flûte alto
Maxime Berton : saxophone ténor, soprano
Adrien Daoud : saxophone ténor
Josiah Woodson : trompette
Olivier Miconi : trompette
Armand Dubois : cor
Léo Pellet : trombone
Xu Wang : violon
Maria Fausta Rizzo : violon
Laura Gaya : violon
Marie Jouis : violon
Miguel Guimaraes Simoes : violon
Antoine Delprat : violon
Julia Robert : violon alto
Oriane Pocard-Kieny : violon alto
Giacomo Oudin : violoncelle
Peter Giron : contrebasse
John Betsch : batterie